Histoires de courage

La RCA a traversé diverses périodes d’instabilité et de violence. La plus récente crise a commencé en décembre 2012 lorsque les miliciens de la Seleka ont engagé une campagne militaire contre le gouvernement du Président François Bozize. La crise s’est développée depuis lors en une escalade de violence, touchant plus d’un million de personnes déplacées à l’intérieur de la RCA, ce qui représente, selon les Nations Unies (janvier 2014) un cinquième de la population centrafricaine.

Cette publication présente l’histoire de 18 journalistes centrafricains, tous victimes de diverses menaces, bastonnades et intimidations, pendant qu’ils effectuaient leur travail de reportage sur le conflit qui a déchiré leur pays entre 2012 et 2014. D’ailleurs, l’une de ces journalistes, Blanche Elisabeth Olofio, est morte à la suite des bastonnades qu’elle a subies. Son crime ? Celui d’être journaliste et d’avoir raconté les histoires de ses compatriotes vivant les affres d’un conflit véritablement odieux et vicieux.

Ces histoires sont importantes et fournissent une perspective différente de celle de leurs collègues internationaux qui peuvent rentrer à la fin de leur mission. Certains de ces journalistes centrafricains ont été contraints de fuir non seulement leurs villes, mais également leur pays, abandonnant derrière eux leurs familles ainsi que leurs biens, et n’ayant aucune idée sur ce que l’avenir leur réserve.

Les témoignages dans cette publication illustrent le fait que beaucoup devrait être fait dans le sens d’équiper les journalistes locaux avec les outils pour mieux gérer les situations de conflits, aussi bien en ce qui concerne leur sécurité physique personnelle, que la manière de rendre compte des histoires relatives aux conflits. Bien que ces outils ne soient pas suffisants pour atténuer les dangers que courent les journalistes en couvrant les conflits, ils pourraient, à certains égards, les aider à s’en sortir avant, pendant et après les conflits.